La population de Sanssat
était essentiellement paysanne. Un monde où la vie
était difficile, les conditions de vie souvent
précaires, soumises aux aléas du climat, des
changements de régimes et des crises
économiques. Face à ce contexte incertain, des lois d'organisation sociale assez rigides régissaient le monde rural et chacun devait tenir son rang et ne point faillir. La région avait depuis longue date une tradition de grands propriètaires exploitant leurs domaines de façon indirecte, grâce à des fermiers et des métayers. Les exploitations étaient réparties en domaine et en locateries:
Les différences
sociales entre paysans et propriètaires étaient
importantes et ne permettaient aucune familiarité. Les enfants devaient quitter leur parents dès leur majorité, dès qu'ils étaient en âge d'exploiter eux-même un domaine ou de se faire employer et d'assumer leur existence. Ceci explique, avec la modestie des revenus, la petite taille des habitations, souvent composée d'une salle commune et d'une seule chambre, le tout au rez-de-chaussée du bâtiment agricole. |
Une famille de métayers en 1909. A droite Monsieur Charles Vichy, le patriarche.
Depuis, la condition paysanne a bien changée Les grands domaines bourgeois sont moins nombreux et beaucoup de paysans ont pu acheter le domaine qu'ils exploitent. Formation professionnelle et statut réglementé aidant, ils sont devenus des "agriculteurs", contraints pour la plupart de s'adapter à une technologie en constante évolution.
Leur activité est soumise -dans un environnement mondial- à de nouvelles lois économiques dictées par les banques auprès desquelles ils doivent généralement s'endetter lourdement. L'agriculteur d'aujourd'hui est un chef d'entreprise et en subit les tracas et les obligations de paperasseries, il gère un patrimoine foncier important où la valeur du matériel prend une part importante et où l'incertitude vient autant des aléas climatiques que des variations des cours internationaux des denrées produites. Leur style de vie inclut tous les éléments du confort moderne, ce qui les rapproche culturelement des autres catégories socio-professionnelles, même s'ils garderont toujours la spécificité de ceux qui vivent du travail de la terre, cultures ou élévages.
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