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Ven 19 avril 2024 - 07:40

La population d'autrefois

La population de Sanssat était essentiellement paysanne. Un monde où la vie était difficile, les conditions de vie souvent précaires, soumises aux aléas du climat, des changements de régimes et des crises économiques.
Face à ce contexte incertain, des lois d'organisation sociale assez rigides régissaient le monde rural et chacun devait tenir son rang et ne point faillir.

La région avait depuis longue date une tradition de grands propriètaires exploitant leurs domaines de façon indirecte, grâce à des fermiers et des métayers. Les exploitations étaient réparties en domaine et en locateries:

  • Les domaines étaient assez vastes pour être exploités par un ou deux couples assistés d'un ou deux parents et de quelques domestiques. Les terres en étaient généralement contigues.
  • Les locateries étaient de plus petits domaines, exploitables par un couple seulement et aux terres parfois dispersées alentour. Ces exploitations étaient un moyen de fixer sur place une main d'oeuvre :

    - utile occasionnellement dans les domaines
    - trop agée pour exploiter un domaine
    - assurant l'exploitation de petites parcelles, par exemple pour du petit élevage.

vieille femmeLes différences sociales entre paysans et propriètaires étaient importantes et ne permettaient aucune familiarité.
Les paysans n'étaient généralement pas propriètaires de leur maison qui appartenaient, avec les bâtiments d'exploitation, aux notables ou bourgeois qui possèdaient les terres. En cas de non renouvellement des baux, à la Saint Martin (11 novembre) les paysans pouvaient devoir quitter leur habitation et aller s'installer ailleurs, là où ils pourraient retrouver du travail. Les baux des locateries étaient renouvellés tous les ans, ceux des domaines tous les 3, 6 ou 9 ans.femme en costume bourbonnais Autant dire que ces paysans ne pouvaient possèder beaucoup de meubles et avaient toutes raisons d'être soumis devant les propriètaires et leur étaient totalement redevables de leur travail.
Ainsi le destin de certaines familles fut-il de migrer de village en village alentour, au fil des emplois, des propriètaires ou des générations.

Les enfants devaient quitter leur parents dès leur majorité, dès qu'ils étaient en âge d'exploiter eux-même un domaine ou de se faire employer et d'assumer leur existence. Ceci explique, avec la modestie des revenus, la petite taille des habitations, souvent composée d'une salle commune et d'une seule chambre, le tout au rez-de-chaussée du bâtiment agricole.

famille à la campagne
Une famille de métayers en 1909. A droite Monsieur Charles Vichy, le patriarche.

Depuis, la condition paysanne a bien changée Les grands domaines bourgeois sont moins nombreux et beaucoup de paysans ont pu acheter le domaine qu'ils exploitent. Formation professionnelle et statut réglementé aidant, ils sont devenus des "agriculteurs", contraints pour la plupart de s'adapter à une technologie en constante évolution.

la pause pendant les moissons
La pause, pendant les moissons, au début du XXe s.

Leur activité est soumise -dans un environnement mondial- à de nouvelles lois économiques dictées par les banques auprès desquelles ils doivent généralement s'endetter lourdement.
L'agriculteur d'aujourd'hui est un chef d'entreprise et en subit les tracas et les obligations de paperasseries, il gère un patrimoine foncier important où la valeur du matériel prend une part importante et où l'incertitude vient autant des aléas climatiques que des variations des cours internationaux des denrées produites. Leur style de vie inclut tous les éléments du confort moderne, ce qui les rapproche culturelement des autres catégories socio-professionnelles, même s'ils garderont toujours la spécificité de ceux qui vivent du travail de la terre, cultures ou élévages.

Fermage et le métayage sont deux modes différents d'exploitation des terres :
Le fermage : L'exploitant paye un loyer fixe, quel que soit le rendement de l'exploitation, au propriètaire qui s'implique donc peu dans la gestion du domaine.
Le métayage : L'exploitant partage (souvent à parts égales) le produit de l'exploitation avec le propriètaire qui a donc tout intéret à veiller de près sur la bonne gestion du domaine.